Aussi appelée thérapie psychocorporelle, la thérapie par approche corporelle met le corps au centre de ses préoccupations. Cette dernière part du postulat que la mémoire corporelle retient les traumatismes vécus, ces derniers pouvant être à l’origine de stress, d’anxiété ou de peurs autrement inexpliquées.

Qu’est-ce que la thérapie en approche corporelle ?

La thérapie en approche corporelle s’appuie sur les travaux du docteur Reich et sur le principe de somatisation. Du grec ancien soma, qui signifie le corps, ce terme désigne les effets de l’esprit sur le corps humain ou le lien reliant des troubles physiques à des causes psychiques. La thérapie psychocorporelle reconnaît les effets thérapeutiques du toucher et du langage. Elle travaille sur le corps pour le libérer des souffrances intérieures et débloquer les émotions. Les thérapeutes en approche psychocorporelle, tels que Florence Etienne, combinent dialogue, techniques et outils dans leur pratique. Un lien est établi entre l’esprit et le corps à travers le mouvement, le toucher, le ressenti et la parole. Cette forme de thérapie aide à se recentrer sur soi, à redécouvrir son corps et son esprit, et à faire la paix avec soi-même. Elle n’atteint pas directement les causes premières du mal-être, mais modifie le rapport au corps. Cela permet ensuite au patient de se rééquilibrer et de réactiver ses propres mécanismes de régénération.

Retrouver la paix intérieure

Wilhelm Reich, le père de la thérapie en approche corporelle

Ce psychiatre autrichien, ayant été l’élève de Sigmund Freud, centre son travail sur la réunion du corps et de l’esprit. Il part du principe que ce qu’il se passe dans l’esprit se répercute sur le corps physique, et que l’extérieur est le reflet de ce qui se passe à l’intérieur. Dans son approche corporelle, il affirme que les blessures et traumatismes psychiques d’un individu sont enregistrés dans le corps et ont des répercussions physiques sur lui. Selon lui « toute rigidité musculaire contient l’histoire et la signification de son origine ». L’individu recourt à des spasmes musculaires — de manière inconsciente — pour bloquer la circulation d’énergie dans son corps et refouler des émotions et sensations jugées négatives. L’ensemble de ces contractions musculaires forme ce qu’il appelle une cuirasse ou une armure musculaire somatique. Selon lui, l’individu est caractérisé à la fois par cette armure musculaire et celle formée par son esprit.

Les êtres humains ont la capacité de se dissocier de leurs expériences physiques. En pensant, en ayant des idées et en alimentant le cours de leurs pensées, ils vivent dans leur tête et ont tendance à ignorer leur corps. Les pratiques de thérapie psychocorporelle visent à ce que la personne fasse l’expérience du corps et de l’esprit, et qu’il intègre les deux dans son individualité.

Le concept de l’orgon est central à la théorie de Reich, bien qu’il ait été délaissé par la plupart des néo-reichiens. Selon lui, l’orgon est une énergie biophysique subtile imprégnant tous les êtres vivants, pénétrant dans le corps à travers la respiration et circulant normalement de manière naturelle à travers celui-ci. Cela rejoint notamment le concept hindou du prana ou du Qi chinois. La carapace musculaire empêche la circulation de cette énergie à travers l’organisme, principalement au niveau de 7 centres énergétiques majeurs dans le corps. Encore une fois, son analyse est non sans rappeler le système hindou des chakras.

Le premier centre énergétique se trouve au niveau oculaire, et empêche de voir les choses comme elles sont réellement. Le deuxième se trouve au niveau oral et le blocage se manifeste par une incapacité à pleurer, sourire ou grimacer. Le troisième — au niveau du cou — bloque les pleurs et la colère quand il est contracté. La poitrine, quatrième centre, constitue l’un des blocs les plus importants. Lorsqu’il est bloqué, la personne est incapable de se maîtriser ou de maîtriser ses émotions. Le diaphragme et l’abdomen constituent les cinquième et sixième blocs. Enfin, le dernier se trouve au niveau de la région pelvienne, et est lié au plaisir, normalement dérivé de la circulation de l‘énergie, et qui se transforme en colère. Selon Reich, ce n’est qu’en travaillant sur chacun de ces blocs que la personne peut faire tomber son armure corporelle.

Thérapie en approche corporelle : les principes

Selon le principe du mindbody, ou corps conscience, le corps est plus qu’une simple enveloppe physique pour l’esprit. Il garde une mémoire vivante des expériences vécues par la personne, mais aussi par ses ancêtres.

La thérapie psychocorporelle n’atteint pas directement les causes des traumatismes, des angoisses ou de la souffrance des personnes. Elle se focalise plutôt sur l’instant présent et le ressenti à l’instant T. Elle favorise la reconnexion d’une personne avec son corps et modifie le rapport qu’elle entretien avec celui-ci. Le travail se fait de manière directe sur le physique, la respiration et la posture. Cette thérapie mindbody vise à mettre le doigt sur les émotions concernées, et à observer les manifestations corporelles qui les accompagnent. Une fois celles-ci observées, le thérapeute aide son patient à reconnaître ces mécanismes de rigidification involontaire. En apprenant à relâcher ces tensions et à se relaxer, la circulation naturelle de l‘énergie peut à nouveau se faire dans le corps.

À qui s’adresse la thérapie en approche corporelle ?

À ce jour, aucune contre-indication n’a été démontrée pour la thérapie en approche corporelle. Elle est adaptée à tous les profils, en particulier pour les personnes souffrant de :

  • déséquilibre ou désordre alimentaire
  • stress post-traumatique
  • autisme
  • désordre obsessif compulsif
  • changements d’humeur
  • addictions
  • états dépressifs
  • anxiété
  • perte ou deuil

Comment se déroule une séance ?

Pour le thérapeute, la première phase consiste à écouter le patient et son histoire. Ce dernier pose des mots sur ce qu’il recherche en commençant la thérapie, et le thérapeute observe son langage corporel, ses émotions ainsi que les réactions physiques qu’elles suscitent en lui. Il explique ensuite les différentes techniques employées et recommande celle qui lui semble la plus adaptée au cas de son patient.

Dans tous les cas, le corps occupe une place centrale et est travaillé soit directement par des mouvements, soit à travers des dialogues accompagnés de ressentis, soit par le toucher. Le thérapeute fixe le nombre des séances et leur fréquence au cas par cas, et surtout en fonction des objectifs du patient.