Tous les ans, ce sont plus de 71 000 nouveaux cas de cancer de la prostate qui sont enregistrés en France. Il s’agit ainsi du cancer le plus fréquent chez la gent masculine à partir de la cinquantaine. Cette maladie silencieuse ne se manifeste souvent qu’à un stade avancé, d’où l’intérêt de procéder à un dépistage annuel entre 50 et 75 ans. Ce geste consiste en un dosage du PSA qui doit être systématiquement combiné à un toucher rectal pour confirmer la maladie.

Qu’est-ce que le PSA ? 

L’Antigène Spécifique Prostatique ou Prostatic Specific Antigen en anglais ou PSA est une protéine fabriquée par les cellules prostatiques. Le PSA confère au sperme son état liquide et favorise ainsi la mobilité des spermatozoïdes. Cette protéine est présente en quantité infime dans le sang, de l’ordre de 4 nanogrammes par millilitre. Différents facteurs peuvent néanmoins augmenter sa teneur sanguine. L’âge, l’éjaculation trop fréquente, une inflammation ou la présence d’un adénome – une tumeur bénigne – peuvent provoquer une élévation généralement temporaire du taux sanguin de PSA. Les anomalies engendrées par le cancer de la prostate sont également en cause. 

Le dosage de PSA pour diagnostiquer un cancer de la prostate ? 

Il n’y a pas un, mais plusieurs types de cancers de la prostate. Tout dépend de la nature de la cellule prostatique à l’origine de la formation de la masse maligne. Parmi les cancers de la prostate les plus courants figurent l’adénocarcinome, le sarcome et le carcinome. Ils n’évoluent pas de la même manière et leurs traitements sont aussi différents. L’adénocarcinome est le cancer de la prostate le plus fréquent. Il se forme suite à la prolifération anarchique des cellules glandulaires, celles qui fabriquent le sperme et donc le PSA. Plus les cellules glandulaires sont nombreuses, plus la teneur de PSA produite est élevée. 

Mais un taux élevé de PSA n’implique pas toujours un cancer de la prostate. Dans 75 % des cas, cette augmentation est due à d’autres facteurs. Pour déceler une tumeur maligne et éviter un « faux positif », il faut compléter cet examen sanguin avec un toucher rectal. Celui-ci permet d’évaluer le changement de volume, de forme et de consistance de la prostate, des signes pouvant indiquer la présence d’un cancer. Et encore, le diagnostic exact ne peut être établi qu’après le prélèvement de quelques cellules et leur observation au microscope. 

Le dosage de PSA dans le suivi du traitement et de la récidive du cancer de la prostate

Si le dosage de PSA seul ne permet pas de confirmer un cancer de la prostate comme l’atteste la Haute Autorité de Santé, il peut suffire à établir l’efficacité d’un traitement, mais aussi à surveiller une éventuelle récidive. Le traitement consiste généralement en une prostatectomie,  l’ablation de la prostate, une radiothérapie ou une hormonothérapie. Ces protocoles ont pour objectif d’éliminer les cellules prostatiques malades et saines, ce qui devrait donc réduire significativement, voire ramener la teneur de PSA à zéro. Un dosage élevé en PSA après un traitement indique soit un échec du protocole choisi, soit une récidive. Ce dosage est réalisé régulièrement. Vivre après un cancer de la prostate implique en effet des contrôles avec un dosage du PSA planifiés tous les 6 mois durant les 5 premières années qui suivent le traitement, puis tous les ans, les 15 années suivantes.

Comment se déroule le dosage du PSA ? 

Une simple prise de sang permet de déterminer la teneur en PSA. S’il est réalisé seul, cet examen ne requiert pas d’être à jeun ni d’autres précautions. Le taux de PSA pouvant changer avec le temps, un premier examen est généralement complété avec un ou plusieurs doses supplémentaires pour confirmer ou infirmer une augmentation de la concentration sanguine en cette protéine au-delà de la normale fixée à 4 ng/ml.