Des endormissements involontaires en pleine journée dès que votre environnement n’est plus stimulant ? Une fatigue diurne associée à des difficultés de concentration, d’attention ou encore à des troubles de mémoire ? Une irritabilité chronique ou une baisse de la libido sans explication depuis un certain temps ? Vous souffrez probablement d’apnée du sommeil. Cette maladie sous diagnostiquée, car ressemblant à plusieurs autres affections courantes, résulte de troubles respiratoires nocturnes. Elle handicape fortement la qualité de vie des sujets atteints mais dérange également leur entourage. Dans cet article, nous vous proposons donc de faire le tour de ce qu’il y à savoir sur l’apnée du sommeil ainsi des astuces pour éviter d’en faire.

L’apnée du sommeil, qu’est-ce que c’est ?

L’apnée du sommeil se caractérise par des interruptions momentanées, involontaires et répétées de la respiration au cours du sommeil. La situation est considérée comme pathologique lorsque la pause respiratoire dure au-delà de 10 secondes et qu’elle se produit plus de 10 fois par heure au cours de la nuit. Elle entraîne des micro-réveils incessants de 10 à 30 secondes en général, dont le patient n’a pas conscience d’où la fatigue diurne car le sommeil de la nuit n’a pas été réparateur.

Ces micro-réveils sont en fait des réactions de l’organisme face au signal d’alarme qui fait suite à l’arrêt de la respiration. Ils permettent ainsi à l’organisme d’activer un système neurologique réflexe qui permet de restaurer le passage de l’air. La respiration reprend ainsi son cours, jusqu’à l’apnée suivante.

Aucune catégorie de personnes n’est épargnée de souffrir de ce mal respiratoire. En effet, l’apnée du sommeil peut toucher absolument tout le monde y compris les enfants. Néanmoins, certaines personnes sont plus susceptibles que d’autres d’en souffrir.

Qui peut être touché par ce mal respiratoire ?

Tout le monde peut être affecté par l’apnée du sommeil mais certaines personnes plus que d’autres.

Les personnes de sexe masculin

Selon plusieurs études scientifiques, l’apnée du sommeil est deux fois plus fréquente chez les hommes que chez les femmes. Les causes précises ne sont pas encore élucidées. Néanmoins, cet écart se réduit après la ménopause chez les femmes.

Les personnes âgées

L’incidence du syndrome de l’apnée du sommeil augmente quasiment de façon linéaire en fonction de l’âge chez les adultes. Les plus touchés par l’apnée du sommeil sont les personnes âgées de plus de 65 ans avec une incidence de 30,5% comparativement aux populations âgées de 20 à 44 ans où on retrouve une incidence de 7,9% d’une part et celles âgées de 45 à 64 ans où l’incidence est de 19,7% d’autre part. Ces chiffres sont très en-dessous de la réalité car l’apnée du sommeil est une affection sous-diagnostiquée : 80% des personnes atteintes s’ignorent porteuses d’une telle maladie.

Les personnes en surpoids ou souffrant d’un trouble métabolique

L’apnée du sommeil est fortement favorisée par le surpoids. Cette affection est également associée au syndrome métabolique ou au diabète. Plus de 60% des personnes touchées par un syndrome métabolique souffrent d’apnée du sommeil. Chez les personnes atteintes du diabète de type 2, l’incidence de l’apnée du sommeil est de 16%.

Les personnes aux prédispositions familiales

Le fait d’avoir dans sa famille des personnes atteintes d’apnées du sommeil accroît le risque pour soi-même. Il y a donc une prédisposition familiale à l’apnée du sommeil, même si pour le moment aucun gène n’y a encore été associé de façon précise.

Les personnes possédant des dispositions anatomiques particulières

Chez les enfants par exemple, les voies respiratoires peuvent être obstruées par certaines particularités anatomiques comme :

  • une grosse langue ;
  • un menton en retrait (rétrognathie) ;
  • une petite mâchoire ;
  • un palais mou ;
  • des amygdales volumineuses ;
  • des végétations volumineuses ;
  • etc.

Autres

Les personnes qui se retrouvent dans les situations ci-après sont également à risque de présenter une apnée du sommeil. Il s’agit de situations comme :

  • dormir sur le dos ;
  • consommer de l’alcool ;
  • prendre des médicaments comme des somnifères ou encore des sédatifs ;
  • souffrir d’hypertension artérielle ;
  • être enceinte
  • etc.

Avant d’aborder les possibilités de traitement de cette affection qu’est l’apnée du sommeil, intéressons-nous d’abord à ses différentes causes.

Les causes de l’apnée du sommeil

Selon le mécanisme mis en cause, on peut distinguer trois types d’apnée du sommeil.

Le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil ou SAHOS

Il s’agit de la forme principale d’apnée du sommeil car majoritairement rencontrée. Elle se rencontre beaucoup plus chez des personnes en surpoids ou souffrant d’un trouble métabolique. Le SAHOS apparaît lorsque les voies respiratoires supérieures (langue, nez, pharynx, larynx) empêchent le passage de l’air. Cela est rendu possible par une hypertrophie locale ou un relâchement musculaire. Lorsque l’obstruction est partielle, on parle d’hypopnée et le sujet atteint souffre de ronflement pendant son sommeil. Lorsque l’obstruction est totale, on parle d’apnée et le cerveau réagit en provoquant un micro réveil pour permettre au sujet de respirer à nouveau grâce à une contraction réflexe des muscles du pharynx.

L’apnée centrale du sommeil

Ici, la cause n’est pas mécanique mais plutôt neurologique. Un accident vasculaire cérébral ou une insuffisance cardiaque peuvent être à l’origine d’une apnée centrale du sommeil. Néanmoins, il s’agit d’une forme rare.

L’apnée mixte

Elle associe les deux formes d’apnée vues précédemment.

Maintenant que nous savons d’où vient cette affection et quels sont les mécanismes mis en cause, nous pouvons parler de la prévention et de comment la traiter.

Comment prévenir et traiter l’apnée du sommeil ?

Prévenir l’apnée du sommeil se fait de façon très simple grâce à des gestes du quotidien.

Dormir sur le côté

Il s’agit de la meilleure des positions pour prévenir l’apnée du sommeil. Elle permet d’éviter que la langue ne tombe vers l’arrière et réduit le déclenchement des apnées du sommeil.

Adopter une meilleure hygiène de vie

Comme nous l’avons vu plus haut, la majorité des patients sujets à l’apnée du sommeil présentent un surpoids, du diabète, de l’hypertension, etc. Prendre soin de soi, manger équilibré, faire du sport et réduire le facteur de stress permettent de réduire les symptômes de façon significative.

Prendre des compléments alimentaires

Consommer des compléments alimentaires qui vous apportent des vitamines et minéraux serait en mesure d’atténuer les symptômes de l’apnée du sommeil. Il s’agit entre autres de la vitamine D, de la vitamine C et du magnésium. Une carence en ces éléments a été retrouvée chez les patients qui souffraient d’apnée du sommeil. De plus, ils participent au métabolisme musculaire, d’où leur intérêt.

Se faire suivre par un kinésithérapeute

Cela est important pour de la rééducation linguale. Le kinésithérapeute propose en général le chant et la pratique d’un instrument de musique afin de faire travailler intensément les muscles de l’oropharynx et réduire les ronflements.

Se faire poser une orthèse

Il s’agit d’un appareil destiné à provoquer un avancement mandibulaire afin de dégager de l’espace à l’arrière de la langue et faciliter la respiration. L’appareil peut également servir à juste repositionner les structures anatomiques à l’origine de l’apnée du sommeil.

La neurostimulation du nerf hypoglosse

Il s’agit d’un traitement dynamique et implantable qui provoque une stimulation de faible intensité du nerf hypoglosse de manière. L’objectif du traitement est de synchroniser ce nerf avec le cycle respiratoire car il contrôle les muscles et les mouvements de la langue.

La chirurgie

Dans les cas graves, l’indication de traitement est la chirurgie. Il sera procédé à des chirurgies du pharynx ou encore à une ostéotomie d’avancement bi maxillaire.